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Les liens intergénérationnels sont aujourd’hui au cœur des discours et des préoccupations des gouvernements, notamment dans leurs politiques publiques. En effet, dans la politique Vieillir et vivre ensemble – Chez soi, dans sa communauté, au Québec, le ministère de la Famille et des Aînés (MFA) et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) souhaitent que « le dialogue et les échanges entre les générations [soient] encouragés, car ils constituent une richesse pour le développement du Québec » (p. 60). Cette position en faveur des liens intergénérationnels a été réaffirmée par le ministère de la Famille (MF) et le MSSS dans le Bilan du plan d’action gouvernemental Vieillir et vivre ensemble, chez soi, dans sa communauté, au Québec 2012-2017. De plus, pour le Secrétariat à la jeunesse dans la Politique québécoise de la jeunesse 2030 Ensemble pour les générations présentes et futures : « Un dialogue intergénérationnel s’impose pour relever les défis économiques, sociaux et politiques résultant des changements démographiques (p. 47) ». 

 

Il existe en effet un intérêt croissant pour les liens intergénérationnels dans le monde entier. Ce dernier s’explique entre autres par le vieillissement de la population et l’accroissement du fossé générationnel entre les jeunes et les aînés (Ayala, Hewson, Bray, Jones et Hartley, 2007). Mais qu’est-ce qu’un lien intergénérationnel ? Tout d’abord, on parle d’une mise en contact de personnes de différents âges (Séraphin, 2011). Cette mise en contact est généralement étudiée à travers les générations familiales qui se caractérisent par le lien de parenté (ex. : enfants, parents et grands-parents) ou par le biais des générations sociales qui se distinguent par l’âge des personnes (ex. : jeunes, adultes et aînés). Selon Caradec (2008), l’âge renvoie dans ce contexte à deux réalités : « être à un moment donné de son parcours de vie (avoir 30 ans et être jeune salarié, ou avoir 60 ans et être retraité) ; d’autre part, être né telle année, et donc appartenir à une génération donnée (on peut avoir 30 ans en 1968 ou avoir 30 ans en 1998) » (p.24). Les jeunes et les aînés diffèrent donc par leur âge et par leur appartenance générationnelle ; les liens intergénérationnels cherchent à les rapprocher. En effet, ces liens visent plus qu’une interaction avec l’autre, ils visent une intégration de l’autre de nature bilatérale.

VanderVen (2011) définit ainsi les liens intergénérationnels : the combination of two people at different phases of development that will interact with each other, usually in a way involving others, in various situations and contexts, with the expectation of a relationship (p.30). Cette relation bidirectionnelle se traduit par l’influence qu’exerce le jeune sur l’aîné et l’aîné sur le jeune. Une influence qui se déploie notamment à travers l’échange des connaissances et des valeurs. Cette relation, qui tend à l’égalité, constitue un processus dynamique, ponctuée d’allers‐retours (Raymond, 2009). Les liens intergénérationnels doivent donc évoluer dans un environnement qui favorise cet échange de connaissances et d’expériences, qui soutient les relations et qui privilégie le dialogue ouvert, le respect mutuel et la compréhension entre les générations (Batty, 2012). Il devient donc essentiel de créer des espaces de discussion permettant aux jeunes et aux aînés de se connaître et de se reconnaître pour ainsi atténuer, voire rompre le fossé qui semble les séparer (Fortier, 2018).

 

Références
Ayala, J.S., Hewson, J.A., Bray, D., Jones, G. & Hartley, D. (2007). Intergenerational programs: Perspectives of service providers in one Canadian city. Journal of Intergenerational Relationships, 5(2), 1-21. DOI: 10.1300/J194v05n02_04

Batty, C. (2012). Intergenerational Practice Reviews: Thoughts and reflections. Journal of Intergenerational Relationships, 10(2), 205-208. DOI: 10.1080/15350770.2012.672125

Caradec, V. (2011). « Jeunes » et « vieux » : Les relations intergénérationnelles en question. Agora débats/ Jeunesse, 3(49), 20-29. https://www.cairn.info/revue-agora-debats-jeunesses-2008-3-page-20.htm

Fortier, J. (2018). Les facteurs facilitant et contraignant les liens intergénérationnels dans la pratique de l’action bénévole. Vie et Vieillissement, 15(3), 27-32.

Ministère Famille et Aînés et ministère Santé et Services sociaux. (2012). Politique Vieillir et vivre ensemble – Chez soi, dans sa communauté, au Québec. Québec: Gouvernement du Québec.

Ministère Famille et Aînés et ministère Santé et Services sociaux. (2017). Bilan du plan d’action gouvernemental Vieillir et vivre ensemble, chez soi, dans sa communauté, au Québec 2012-2017. Québec: Gouvernement du Québec.

Raymond, L. (2009). Coffre à outils sur le transfert des connaissances. Une approche proactive. Laboratoire de recherche sur la dynamique du transfert des connaissances (LRTDC), Université de Sherbrooke.

Secrétariat à la jeunesse. (2016). Politique québécoise de la jeunesse 2030 – Ensemble pour les générations présentes et futures. Québec: Gouvernement du Québec.

Séraphin, G. (2011). Introduction : Lien intergénérationnel et transmissions. Recherches familiales, 1(8), 3-6.

VanderVen, K. (2011). The road to intergenerational theory is under construction: A continuing story. Journal of Intergenerational Relationships, 9(1), 22-36. DOI: 10.1080/15350770.2011.544206

 

Julie Fortier, professeure au Département d’études en loisir, culture et tourisme de l’Université du Québec à Trois-Rivières

Marie-Ève Bédard, chercheure au Centre collégial d’expertise en gérontologie (CCEG|CCTT) et conseillère pédagogique à la recherche au Cégep de Drummondville

Julie Castonguay, chercheure au CCEG|CCTT