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L’arrivée de la retraite m’a permis de réaliser un rêve que je chérissais depuis longtemps : faire le chemin de Compostelle.

En 2016, l’appel devenait incontournable. Trois ans plus tard, je décidais de me lancer dans cette grande aventure. Je n’aspirais qu’à un objectif : arriver à la cathédrale de la Galice le 25 juillet. J’assisterais à la messe du saint, 50 ans jour pour jour, après le décès de mon frère et 30 ans après le départ de ma mère. J’avais besoin de les retrouver.

Pendant 152 jours, j’ai parcouru à pied plus de 2000 km du Puy-en-Velay en France à Muxia en Espagne : un défi de taille qui m’a permis d’explorer mes limites physiques et psychologiques. La pluie, la grêle, la chaleur, les montées ou les descentes difficiles, les sentiers rocailleux, l’effort et la fatigue n’ont jamais enfreint ma détermination.

Sous la lune endormie du matin ou le soleil écrasant de l’après-midi, j’avançais à mon rythme, en silence et dans la contemplation de la beauté des paysages. Le Chemin de Compostelle constituait pour moi une pause salutaire, loin des occupations quotidiennes qui cachent souvent notre essence profonde. J’apprenais à vivre seule avec moi-même, à reconstruire mon identité et peu à peu je trouvais des réponses à mes questions.

Le soir venu, sous un ciel étoilé, j’échangeais avec des pèlerins autour d’un repas plus que mérité. La fraternité et l’entraide m’animaient à continuer et le parcours prenait tout son sens. Je salue en particulier mon amie Dominique.

En résumé, la vraie destination de mon voyage n’était pas cette cathédrale du nord-ouest de l’Espagne, mais une expérience qui se vit de l’intérieur et bien difficile à décrire avec des mots. Bien que le retour se soit avéré brutal — car le fossé entre ce que j’ai vécu et ce qui m’attendait semblait un abîme —, le Chemin m’a appris la résilience. Je tiens le coup dans l’adversité et je suis capable de me reconstruire positivement.

Oui, je suis revenue métamorphosée de ce voyage à Compostelle. Dans la dense canopée de la routine journalière, je sors la tête et savoure chaque seconde du moment présent, chaque paysage, chaque échange.

Assise sur un banc du parc, j’écoute le son bien particulier d’une cascade de petits enfants qui jouent près de moi et je prépare déjà le prochain pèlerinage.

Rédigé par Hélène Lefebvre, adjointe à la recherche