L’accessibilité aux études supérieures menacée : le Cégep Drummond lance un cri du cœur 

Inquiet, le Cégep de Drummondville, seul établissement collégial public de la MRC de Drummond, a dénoncé ce matin dans le cadre d’une conférence de presse, les contraintes et mesures budgétaires imposées par le gouvernement provincial qui compromettent directement sa mission éducative et qui menacent l’accessibilité aux études supérieures en région. 

Gel d’embauche, plafond des heures rémunérées, coupes budgétaires importantes : ces mesures pourraient forcer l’établissement d’enseignement à refuser de nouvelles étudiantes et de nouveaux étudiants, et même à faire des mises à pied. Tout cela, malgré une croissance importante du nombre de demandes d’admission. 

Des décisions basées sur des données erronées 

Le Cégep Drummond défie toutes les prévisions du ministère de l’Enseignement supérieur, qui prévoyait une population de 3 000 étudiantes et étudiants en 2031, alors que le collège dépassera largement ces données dès la session prochaine. Et c’est sans compter les quelque 600 étudiantes et étudiants à la formation continue et environ 300 personnes à la francisation. 

« On fait face à un point de bascule! », affirme Pierre Leblanc, directeur général du Cégep Drummond, qui explique que sans une allocation de 51 000 heures rémunérées supplémentaires, le collège devra prendre des décisions extrêmement difficiles, dont restreindre l’accès aux études. « Ça va à l’encontre même de notre mission. Il est inconcevable que l’on doive refuser des étudiantes et des étudiants désireux de se qualifier, faute de moyens, uniquement pour se conformer à des directives budgétaires déconnectées de la réalité terrain. Imaginez les impacts sur l’économie régionale et la rétention des talents si des étudiantes et étudiants de première génération, qui représentent 25 % de notre population, renoncent à leur projet d’études. Le tissu social serait considérablement atteint », enchaîne M. Leblanc. 

Rappelons que la région du Centre-du-Québec fait piètre figure au chapitre de la diplomation post-secondaire, occupant le dernier rang avec un taux de seulement 36,5 %, comparativement à 58,1 % pour l’ensemble du Québec. Cette réalité confirme plus que jamais la pertinence et la mission du Cégep Drummond. 

Des compressions budgétaires sans précédent 

La coupe annoncée de 151 M$ dans le réseau des cégeps entraînera une perte de plusieurs centaines de milliers de dollars pour le Cégep Drummond. Comme 75 % des dépenses de fonctionnement de l’établissement d’enseignement supérieur sont consacrées aux salaires dédiés au personnel en service à la communauté étudiante, il est évident, selon M. Leblanc, que cette mesure d’austérité aura des répercussions concrètes : « Elle freinera non seulement notre développement, mais compromettra également l’accessibilité, la persévérance et la diplomation de nos étudiantes et étudiants! ». 

Des témoignages alarmants 

Déjà, plusieurs étudiantes et étudiants du secondaire confient craindre de devoir s’exiler vers d’autres régions, faute de place à Drummondville. Bien que leur projet d’études soit important, cette menace est préoccupante. « J’ai la chance d’avoir un cégep près de chez moi et j’aimerais pouvoir m’y inscrire. À cause des mesures annoncées par le gouvernement provincial, mes amis et moi avons peur de devoir s’exiler pour aller étudier ailleurs. À notre âge, avoir accès aux études, ça ne devrait pas nous inquiéter! », témoigne Olivier Lemay, futur cégépien.  

Des appuis importants 

Dans une ville comme Drummondville, le Cégep représente bien plus qu’un établissement d’enseignement. C’est un pilier de développement économique, social et culturel. Les conséquences d’un tel scénario vont bien au-delà des murs du collège et c’est pourquoi le Cégep Drummond bénéficie de l’appui de toute la communauté. La Ville de Drummondville, via un témoignage de la mairesse Stéphanie Lacoste, a manifesté son appui au Cégep Drummond, tout comme Drummond économique et la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond. 

Le Cégep Drummond sollicite une intervention prioritaire du gouvernement pour revoir les règles actuelles et fournir aux établissements d’enseignement les ressources nécessaires pour réaliser sa mission éducative. 

« Nous avons encore le temps d’agir, mais chaque jour compte. Les décisions à prendre dans les prochaines semaines seront déterminantes pour l’avenir de toute une génération », conclut M. Leblanc. 

Un témoignage vidéo poignant:

L’accessibilité aux études supérieures menacée : la communauté de Drummond appuie son cégep